Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)


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jeudi, février 19, 2009

Université: Concours photo

Soyez sympas : ne dites pas à ma mère que je suis professeur des universités, elle me croit pianiste dans un bordel...



PS: Auparavant, j'ai enseigné ici.

36 Commentaires:

Blogger TOMHTML a écrit...

Je ne savais pas que tu enseignais à Tchernobyl... :-S

19 février, 2009 22:24  
Blogger François Cazals a écrit...

Assez incroyable, et triste...

19 février, 2009 23:03  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est proprement scandaleux. Invites Sarko pour qu'ils remettent tout ça à neuf.

20 février, 2009 00:40  
Anonymous Anonyme a écrit...

Les tarifs du Vassar College ne sont pas les mêmes.

J'aime bien le côté roots des facs françaises à vrai dire, mais il y a quand même deux choses qui manquent : des sanitaires dignes de ce nom d'une part et, chez moi, à Paris 8 en tout cas, un peu de verdure.
En parlant de Paris 8 : un compte-rendu de "flashmob"

20 février, 2009 01:01  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Homme orchestre" est plus approprié que pianiste. Par contre pour un bordel, c'est un beau bordel...

20 février, 2009 07:30  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Jean-No> Deux remarques sur les tarifs :

1) les riches paient plein pot, et pour les autres il y a un service de bourses (au mérite, certes) infiniment plus développé qu'en France -- qu'est-ce qui est le plus juste ?

2) j'ai aussi traîné mes guêtres dans des universités publiques (Penn State, etc.) -- nulle part, on peut imaginer une situation comme la nôtre (ni dans aucun pays du monde...)

20 février, 2009 08:42  
Blogger jmdesp a écrit...

Ah, les toilettes m'ont rappelé celles du sous-sol de l'ancien site de Jussieu, inutile peut-être de préciser que vous êtes nettement battus dans l'horreur.

Cela dit faut pas exagérer non plus dans l'autre sens au sujet des université américaine, un grand nombre d'étudiant s'endettent lourdement avec des prêts pour payer les études, les bourses sont en nombre limité, donc ne concernent qu'une minorité d'étudiant trés doués. Et accessoirement il me semble qu'une très grande majorité d'entre elles ne sont pas financés par l'état, mais par des institutions privées.

20 février, 2009 10:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Les bourses pour que les excellents servent de faire valoir à d'autres qui sont juste fortunés, c'est un drôle de système. J'aime l'idée de la fac pour tous, je comprends l'intérêt de la fac élitiste, mais en tant que contribuable j'aime bien l'idée que mes impôts servent aussi à mes enfants, même s'ils ne sont ni riches ni les meilleurs des meilleurs

20 février, 2009 14:33  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Ne faites pas de moi un défenseur du système américain. Je connais bien ses tares !

Mais ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : le système Français est un des plus injustes et des plus élitistes qui soit (avec l'hypocrisie en plus). Les enfants de riches (et ceux de l'élite) vont dans les "bons" lycées et ensuite dans les "grandes" écoles. Pas dans les facs pourries.

Et comme par hasard, là il y a soudain de la sélection, et des droits d'inscription élevés. Comme par hasard aussi, personne ne proteste trop...

Bourdieu et Passeron avaient décrit cette situation des élites qui se repoduisent entre elles ("Les Héritiers") il y a quelques décennies, et ce constat nous révoltés.

Mais ce n'était rien par rapport au fossé qui s'est créé depuis. La "massification" de l'enseignement supérieur a été juste une poubellisation. Et un tampon anti-chômage.

20 février, 2009 14:51  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Jmdesp> Ah oui, dans la série la fac pour tous : les chiottes de Jussieu... Pas mal non plus.

20 février, 2009 17:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pardon : je vais être plat ... J'ai grand mal à reconnaitre cet endroit où j'ai mis les pieds voici bien des années dont lors du tournage de scènes de Les Arnaud ... Une horreur, une honte ...

20 février, 2009 18:40  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Oui Olivier, c'est une vraie honte nationale... Et ça ne date ni de Pécrésse, ni de Sarko :-(

20 février, 2009 18:47  
Anonymous Anonyme a écrit...

Parfois on se demande si certaines personnes sont bien capables d'utiliser des WC correctement, on voit de ces trucs...

Sur la sélection des élites en France, oui elle existe, et elle empire, nos fières "grandes écoles" étant pour la plupart de moins en moins des ascenseurs sociaux et de plus en plus de simples outils de pérénisation de certaines injustices. Je ne retrouve pas les stats mais à part, je crois, les arts et métiers (sous réserve de ma mauvaise mémoire), les écoles accueillent aujourd'hui deux fois moins d'enfants des classes moyennes ou modestes qu'il y a une vingtaine d'années. Il y a une belle hypocrisie là-dedans et le mode d'emploi est caché, des familles modestes s'endettent pour faire faire une école de commerce privée à leurs enfants tandis que d'autres, plus au courant, préparent la "voie royale" de leur progéniture depuis le collège/lycée, et pas forcément dans le privé, la sélection se fait aussi par l'information, par les circuits. Et les conseillers d'orientation des collèges des quartiers ne fournissent pas plus le mode d'emploi.

La "fac pour tous" sert cependant à quelque chose à mon avis, car même si rares sont les filières qui permettent d'assurer ceux qui les suivent pour autre chose que devenir prof d'avoir un avenir, elle repose sur une richesse authentique, à savoir ses profs et la liberté dont disposent ces derniers - liberté qui découle en partie de la pauvreté. Les gens qui ont fait quelques années de fac et qui en sont partis sur un échec conservent cependant toute leur vie le souvenir d'avoir dépensé un peu de leur temps à faire autre chose que manger et déféquer (d'autant que les lieux s'y prêtent rarement comme on l'a vu), de s'être sensibilisé à une approche différente et pas forcément utilitaire des mathématiques, du cinéma, de la littérature etc.
Reste que dans mon domaine (arts), je ne conseillerais à personne de ne faire que la fac !
Tout ça est difficile, les campus américains sont bluffants mais je ne pense pas, bourse ou pas bourse, qu'ils répondent non plus à tous les problèmes ni même qu'ils soient une voie à imiter de près ou de loin. En France on a fait le choix du bac pour tous et d'une inscription à la fac pour tous. C'était peut-être démagogique, c'est surtout économique, parce qu'un amphi coûte bien moins cher qu'un atelier de chaudronnerie.
Je pense qu'on peut cependant continuer dans cette voie, en cherchant comment l'améliorer. Parce que la fac publique à 7 ou 10 000 dollars le semestre, bof.
Ce qui me rappelle une de mes étudiantes venue du Reed College de Portland, Oregon, qui en vertu d'un accord bilatéral était exemptée de payer ses 180 euros de frais d'inscription à Paris 8 - Saint-Denis... Mais payait quand même 40 000 dollars pour l'inscription à sa fac (la seule au monde qui dispose d'un réacteur nucléaire!)

21 février, 2009 13:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ouh là ! ça fait peur, en effet...
Ceci dit, il me semblent que certaines de ces photos ne sont pas vraiment récentes : depuis, pas mal de travaux ont été effectués (voir la cafet' toute neuve, par exemple).

Par ailleurs, faut-il préciser que les tags, dégradations de matériel et autres placardages d'affiches pseudo-politiques sont l'oeuvre des étudiants eux-mêmes ! Ces mêmes étudiants qui sont d'ailleurs les premiers à dénoncer l'environnement pourrave dans lequel ils sont sensés bosser...

Apprenons donc en premier lieu à nous responsabiliser un peu avant de nous plaindre.

Quand on voit la dégaine vestimentaire des étudiants (et de certains profs !), on se demande qui respecte qui.

22 février, 2009 10:57  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Cher Anonyme> Je ne sais pas qui a pris ces photos, mais je vous certifie qu'elles sont tout à fait récentes. C'est mon environnement de travail quotidien. Pour un coin qui reçoit un coup de peinture, mille autres se tchernobilisent...

C'est un peu facile d'accuser les étudiants. Le campus est ouvert jour et nuit aux quatre vents, et fréquenté par on ne sait qui. J'y ai trouvé moi-même des SDF et des junkies qui venaient s'y réfugier (et accessoirement laisser leurs mégots et leurs canettes).

Un lieu qui accueille plus de 20000 étudiants (alors qu'il a été conçu pour 5000) sans surveillance aucune ou presque, et pas maintenu au fur et à mesure, ça ne peut que donner ça. 20000 personnes c'est une ville ! Imaginez une ville sans surveillance, sans personnel municipal, sans nettoyage des immondices...

Pourquoi les facs allemandes ou espagnoles sont-elles propres (pour ne pas citer les pays anglo-saxons qui donnent de l'urticaires à certains) ? N'ont-ils pas le même genre d'étudiants chevelus et mal fringués ?

Nous payons le prix d'une massification démagogique, sans que la nation ait jamais eu l'envie de se donner les moyens de ses ambitions (mais pourquoi le ferait-elle, ses élites sont à l'abri dans les Ecoles).

22 février, 2009 11:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je pense qu'on peut être mal peigné sans pour autant être irrespectueux des locaux.
Il est certain que dans de nombreux pays (Scandinavie, Allemagne, Grande-Bretagne, Suisse, en tout cas) ou étudiants et profs peuvent être mal peignés, chacun se sent un peu plus responsable du bon fonctionnement des choses : on se met en rang, on ramasse un papier par terre même si on ne l'a pas jeté, etc.
Mais je pense aussi que, quand les locaux sont propres et salubres, le laisser-aller général est bien moins à l'aise pour s'installer.

22 février, 2009 13:09  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale"

22 février, 2009 14:48  
Anonymous Anonyme a écrit...

Idem à Paris 8 (Vincennes Saint Denis)

http://www.flickr.com/photos/coulmont/sets/72157594324696804/

23 février, 2009 16:19  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Ah joli, ! On pourrait organiser des finales interuniversiaires...

23 février, 2009 16:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

Quelques photos mises en forme narrative ici
http://coulmont.com/blog/2008/11/07/mes-conditions-de-travail/.

23 février, 2009 16:27  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est pas pour être vantard, mais je pense qu'Aix est un peu petit joueur à côté de Paris 8.
La spécialité de Saint-Denis, ce sont les cambriolages. Une année, près de vingt vidéo-projecteurs ont été piqués.

23 février, 2009 16:37  
Blogger Jean Véronis a écrit...

La fauche ça va bien chez nous aussi. On m'a piqué en ordinateurs l'équivalent du budget d'une année... J'avais prévenu : il faut des alarmes. Je les ai eu deux ans après.

Il manque des crédits, c'est clair. Mais le peu d'argent qu'il y a est livrés à l'incompétence et à la gabegie.

23 février, 2009 17:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

et à la nonchalance

24 février, 2009 02:21  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Ainsi qu'au découragement... Les meilleures volontés du monde finissent par s'émousser dans une telle spirale mortifère.

Abyssus abyssum invocat...

24 février, 2009 08:53  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je suis pas sûr que Wikio connaisse mon site, alors je fais un backlink manuel... J'ai repêché un document de l'ancien président de mon université, intitulé "Seven easy mistakes for an university to make". J'y ai repensé en lisant ce billet, et les commentaires qui vont avec; bien que à la relecture, je vois que la partie sur les infrastructures n'est pas aussi importante que je le croyais.

http://jfmoyen.free.fr/spip.php?article271

24 février, 2009 12:40  
Blogger Jean Véronis a écrit...

JF> Excellent ! merci...

Le lien en version cliquable : http://jfmoyen.free.fr/spip.php?article271

24 février, 2009 19:52  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,

votre blog a été ajouté à notre base.

Paul de Wikio

25 février, 2009 09:04  
Anonymous Anonyme a écrit...

Moi qui pensais que ma fac était pourrie, je serais peut-être moins catégorique maintenant... Elle est vieille, moche, trop petite pour le nombre d'étudiants et il est vrai que les faux-plafonds ont tendance à tomber sur les gens mais il y a au moins des espaces verts et des foyers gérés par les étudiants où il fait bon aller pour se détendre. L'environnement ne fait pas tout mais je suis persuadée qu'il a une part dans la réussite des études supérieures. Se sentir bien dans sa fac, c'est un premier pas pour se sentir bien dans ses études.

25 février, 2009 10:42  
Anonymous Anonyme a écrit...

Un journaliste du Monde en parle sur son blog
http://education.blog.lemonde.fr/2009/02/24/«-notre-belle-universite-»/
mais il est étrangement sceptique... comme s'il ne fréquentait pas beaucoup d'université, ou avait appris à fermer les yeux...

25 février, 2009 15:42  
Blogger Jean Véronis a écrit...

A la lecture de son post, je comprends pourquoi les journalistes sont de moins en moins aimés, et en tout cas lus. Le gars en question suppute, se pose des questions sur la véracité etc. Très bons réflexes. Mais réflexes de "journaliste en fauteuil" (armchair journalism).

Un meilleur réflexe serait de prendre son appareil photo ou sa caméra et d'aller enquêter...

Le journalisme d'investigation se perd, et c'est bien triste. Disserter, commenter, tout le monde sait faire, les blogs en sont la preuve.

25 février, 2009 16:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

@Jean: « j'ai aussi traîné mes guêtres dans des universités publiques (Penn State, etc.) -- nulle part, on peut imaginer une situation comme la nôtre (ni dans aucun pays du monde...) »

Désolé de te contredire, Jean. Les Universités des pays riches, même aussi déglinguées que les françaises (rattaché à Paris 8, je connais un peu la question) sont des hâvres pour l'étude.

Dans mon pays d'adoption, le Laos, même la fac d'Aix a encore des atouts. L'Université nationale du Laos connaît bien la surpopulation. Les inscriptions sont à tarif variable : pour le fils de cacique du parti c'est gratuit avec un diplôme garanti ; l'élite issue du lycée ne paie pas… sauf les profs ; pour les autres : payer pour s'inscrire, payer pour les cours, payer pour le diplôme.

Les bâtiments se multiplient, construits avec les dons des voisins plus riches (Japon, Singapour, Inde, etc.). Mais il n'y a pas de budget d'entretien du tout.

Le nombre d'étudiants a doublé en sept ou huit ans. Les équipements n'ont guère évolué.

Etc.

Et je ne te parle pas de l'Université des sciences de la santé (qui regroupe huit facultés) encore plus fauchée.

a+
m

26 février, 2009 06:13  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Bon, alors on en est au niveau du Laos. Ca ne me rassure guère...

26 février, 2009 08:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

La vraie question est qu'ont fait les présidents de la fac d'Aix pendant tout ce temps ? Franchement de biens mauvais gestionnaires ...

26 février, 2009 11:10  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Emmanuel> Vous posez une bien bonne question -- qui contient sa réponse.

Mais à leur décharge, même s'ils avaient été bons gestionnaires, ils étaient paralysés par les conseils pléthoriques (40 personnes doivent se réunir et discuter trois heures pour la moindre décision), et simplement le manque de volonté collective.

26 février, 2009 11:18  
Blogger Marc de Gondolfo a écrit...

A n'y pas croire :)

26 février, 2009 19:05  
Blogger Luxe a écrit...

La roumanie n'a rien à nous envier sur ce point

28 février, 2009 14:43  

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