Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)


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lundi, février 26, 2007

Livre: Verte gourmande

Le livre (Les politiques mis au Net) avance... 200 pages déjà. Entretiens avec Jean-Marie Le Pen, François Bayrou, Corinne Lepage, Nicolas Dupont-Aignan et Dominique Voynet, dont la vidéo est aujourd'hui en ligne sur le site du PoliTIC'Show. En amuse-bouche ci-dessous, le début du chapitre qui retranscrit les moments fort de l'entretien.



On a également recuilli les paroles de prétendants qui ont ont été exclus ou qui ont abandonné comme Clémentine Autain ou Nicolas Hulot. Plein de témoignages de «petits» candidats aussi, dont Rachid Nekkaz, Christian Chevrier, Roland Castro, etc. Un chapitre sur la Netcampagne avec les interviews de nombreux «acteurs» : Guy Birenbaum, Francesco Casabaldi, Etienne Chouard, Thierry Crouzet, Quitterie Delmas, José Ferré, Grabuge, Christophe Grébert, Agnès Mailliard, Carlo Revelli, Daniel Schneidermann, Thierry Solère, Versac. Un chapitre sur le regard des médias avec des interviews de journalistes. Des chapitres avec les coulisses, les ratés, etc. Un beau document, j'espère.

Mais le livre verra-t-il le jour ? La Madonne nous a déjà planté une fois, et le rendez-vous est sans cesse repoussé... Contrôle de son image, peur de l’inattendu, des questions pièges, ça devient de plus en plus clair — et la presse se fait largement l’écho ces derniers temps de son rapport particulier avec les journalistes, qu’elle semble craindre et fuir. Il faut dire qu’elle a été soumise à dure épreuve, avec des semaines de chasse à la boulette et au faux-pas. Et en plus Internet sent le soufre… Mais à mon avis, elle a tort. Il va lui manquer quelques pourcents du côté des classes moyennes, éduquées, qui justement sont celles qui surfent le plus sur Internet. François Bayrou l'a très bien compris, et il est de plus en plus haut dans le coeur des internautes (voir analyse ici).

Du côté Sarkozy, son équipe croit très fort à cette interview, et ça va se faire, mais l'emploi du temps est démentiel. Cinq rendez-vous sont pris pour trois confirmés et un finalement honoré. On ne compte plus les équipes de journalistes à qui l’on a posé des lapins. Dans notre cas, ils savent que l’on court après le matériel et que l’on vient des quatre coins de la France sans moyens, et ils essaient de nous malmener le moins possible. A suivre, ça va se débloquer dans les tout prochains jours.

Et sinon, le livre se sortira pas. Il y a des délais d'impression, de diffusion... L'éditeur nous explique que sans Sarko et/ou Ségo, ce n'est pas vendable. Je n'en suis pas sûr, car leur absence, à l'un ou à l'autre, ou aux deux, serait un soi un formidable message, qui intéresserait beaucoup de monde !

Ah oui, j'oubliais. A part Clémentine, qui a été éjectée de la course, les anti-libéraux, la gauche de la gauche, ne repondent à aucun appel. Bové, Besancenot et les autres, qui se plaignent d'être muselés par les médias, ne semblent pas avoir envie de saisir la tribune qu'on leur offre. Intéressant, non ? A vous de réfléchir aux raisons possibles... Mais en tous cas, le pluralisme ne peut pas se faire sans le consentement des principaux concernés.






Dominique Voynet
Candidate hédoniste






12 février 2007

Etrange coïncidence. La sénatrice Dominique Voynet reçoit le PoliTIC’Show le jour même où s’ouvre le procès de l’Erika, pétrolier de sinistre mémoire. En décembre 1999, le navire affrété par la société Total-Fina-Elf sous pavillon maltais s’était brisé en déversant 37 000 tonnes de fioul lourd sur les côtes bretonnes. Dominique Voynet occupait alors le poste de ministre de l’Environnement dans le gouvernement Jospin, et l’on se souvient qu’elle avait eu une phrase malheureuse… Ce sera un thème à aborder !

Justement, elle témoignait au procès en début d’après-midi, et elle arrive en retard et essoufflée à son siège de campagne, où se déroule l’entretien. Pendant ce temps, l’équipe a quelque peu chamboulé son bureau, histoire de regrouper dans le champ de la caméra une table, une chaise, et une lampe qu’on est allé chercher dans le bureau voisin. Assez austère, ce bureau de campagne. Juste un meuble dans un coin avec quelques documents. Pas d’ordinateur. Dominique Voynet explique qu’elle travaille sur son ordinateur portable, même dans les transports en commun. Elle s’amuse pendant les derniers préparatifs : « Même mes lettres d’amour, je les écris d’abord sur mon portable, avant de les recopier à la main ». Sur papier recyclé ? La question ne lui a pas été posée, mais comme on le voit, l’ambiance est détendue. Dominique Voynet est souriante. Voilà l’équipe partie pour un entretien-marathon de deux heures et demie :

Nicolas Voisin — Vous êtes née, et j’espère que je ne commence pas par une erreur, le 4 novembre 1958, à Montbéliard dans le Doubs…
Dominique Voynet — C’est juste.


Ouf. Cette fois, pas de bug dans Wikipedia. Un père ouvrier chez Peugeot puis élu socialiste, proche de Jean-Pierre Chevènement. Une mère institutrice, syndicaliste à la CFDT. Bac à l’âge de 16 ans, championne de Franche-Comté de natation, médecin anesthésiste à 23 ans.

Nicolas Voisin — Est-ce que vous étiez très laborieuse, une grande travailleuse ? On dit de vous que vous n’aimez pas perdre, et de vos propres aveux que nous n’aimez rien tant que d’être la première…
Dominique Voynet — Je suis née dans une famille d’enseignants, où le fait de bien travailler à l’école était extrêmement valorisé. Pas dans une logique de concurrence avec les autres, mais dans une logique d’épanouissement personnel. L’idée d’aller jusqu’au bout de ce qu’on voulait faire, de donner le meilleur de soi-même c’était vraiment quelque chose de très positif pour mes parents. Mais en même temps, je ne peux pas dire qu’ils m’aient mis la pression. J’étais l’aînée de la famille, je me sentais chef de bande, chef de tribu…
Nicolas Voisin — Combien de frères et sœurs ?
Dominique Voynet — Deux frères, deux sœurs, plus jeunes que moi, puisque j’étais l’aînée. J’ai grandi à la campagne dans un tout petit village, où j’ai vécu de manière extrêmement chaleureuse le collectif. Nos parents nous laissaient cavaler dans les bois, faire de la luge, traîner dans le village, en sachant très bien que s’il se passait quelque chose, les adultes allaient s’en occuper. La rue, ce n’était pas dangereux ; les autres, c’étaient des proches avec qui on se sentait en confiance… J’ai le souvenir d’avoir fait des cabanes dans les arbres, d’être tombée et de m’être ouvert le genou, d’avoir été terrorisée en faisant du bobsleigh sur des pentes gelées, mais globalement, la vie de village avec la nature autour, c’était l’aventure, c’était excitant.
Nicolas Voisin — Alors vous étiez une grosse bosseuse ? Comment est-ce qu’on a son bac à seize ans ?

Elle proteste :

Dominique Voynet — Non ! non ! Il m’est arrivé ce que décrit Marcel Pagnol. Ma mère était institutrice. Je devais être assez éveillée et j’étais assise au fond de sa classe en train de colorier des dessins. Un jour, elle s’est rendu compte que je savais lire. Je suis passée au Cours préparatoire à quatre ans et demi. C’était peut-être plus facile à l’époque parce qu’il n’y avait pas de coupure à l’école entre les années de primaire et de maternelle : c’était une classe unique, dans laquelle tout le monde était mélangé. Je n’ai jamais été une grosse bosseuse, parce que j’aime trop la vie. Je suis assez gourmande de tout ce qui peut arriver…
Nicolas Voisin — Vous êtes plus épicurienne que laborieuse ou ambitieuse ?
Dominique Voynet — Hédoniste !


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